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lundi 18 février 2013

Le choix des mots 


A chaque fois qu'un élu veut s'attaquer à l'utilisation des mots dans notre société, il est attaqué de différentes manières : la moquerie, la priorité, l'incompétence et au mieux l'ignorance.
Mais les mots ont un sens dans notre société, pour preuve l'installation forte d'un politiquement correct qui trouve sa place sur tous les sujets tabous, comme une barrière acceptée pour édulcorer les débats. Le handicap, le racisme, l'homosexualité, le sexe, dans tous ces domaines la bienséance s'est prêtée au jeu de la substitution de terme, à juste titre souvent mais sans secouer les esprits et entraîner des railleries.
Mais lorsque que notre président veut supprimer le mot race de la constitution ou quand une députée, Sandrine Mazetier, veut remplacer le terme d'école maternelle, tout le monde leur tombe dessus. Pourtant, l'usage d'un mot est porteur de sens, l'inscription entraîne une identité, une définition.
Oui, nous pouvons prétendre que le mot race puisse être abroger car il contient dans ce contexte une distinction et est bien loin des valeurs de l'humanisme. On pointe du doigt un mot, mais ce n'est pas comme cela qu'on mettra fin à un mal. On déterre ainsi une des racines qui sert de justificatif à ceux qui, par cette inscription dans la constitution, justifient les différences qu'ils font entre les êtres.
Oui, nous pouvons prétendre que le terme d'école maternelle est désuet et qu'il doit être changé. Sans escalader des grues pour se faire entendre, les pères ont ou doivent prendre leur place dans l'éducation des enfants et le relais scolaire ne doit pas être marqué par une forme sexuée.
Non, il ne s'agit pas de sujets secondaires, car chaque terme utilisé est porteur de structuration sociale donc a des conséquences fortes, parfois aussi importante qu'une loi sur le mariage pour tous. L'usage de  ces termes entraînent une inégalité acceptée.
Nous profitons de ce passage pour parler aussi de la déchristianisation des noms des vacances scolaires. Dans un pays laïc, il est surprenant, malgré les souhaits et les lois de gauche comme de droite (des lois sur l'école sous Mitterrand au discours de Sarkozy) de voir inscrits sur les textes officiels et les calendriers, vacances de Toussaint, Noël et Pâques. D'autres religions et des athées peuplent notre pays. L'usage officiel de terme religieux pour déterminer des périodes annuelles est choquant. Il est temps de rétablir un terminologie adaptée liée aux saisons ou aux mois.
Changer les mots n'est pas changer l'Histoire, mais pour changer l'Histoire il faut trouver les maux.

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