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samedi 16 février 2013

Pharmacies en danger


Nous le savons, internet fait partie de notre vie, c'est d'ailleurs par ce moyen que nous vous écrivons. Mais, alors que l'Union européenne a poussé la France à libéraliser la vente par internet de produits vendus sans ordonnance, le Conseil d'Etat vient d'ouvrir le marché à tous ces médicaments cassant la restriction faite pour certaines molécules.
Après la décision du 19 décembre dernier, contrainte rappelons-le par le droit européen, ce nouveau pas  franchi les obstacles restrictifs que le gouvernement avait dressés. La France avait pourtant reculé l'échéance mais de nombreux acheteurs se fournissaient, légalement, dans les pays de l'Union. Plutôt que de revoir à restreindre la vente en Europe, on a préféré l'ouvrir.
Cela peut amorcer un cercle vicieux : 1) La disparition des officines qui souffrent déjà du déremboursement ; 2) Ce même déremboursement a entraîné une auto-médication qui s'accentuera avec la banalisation en ligne ; 3) Un passage moins fréquent chez les médecins et donc une veille plus aléatoire.
Si l'Etat peut y trouver à terme un outil supplémentaire de faire des économies pour notre sécurité sociale, il s'expose à un risque de désertification de notre territoire. Les officines subiront-elles le sort des Virgin mégastore? L'attrait de prix plus bas amènera-t-il des achats en gros par les maisons de retraites et donc la disparition certaines enseignes dans des villages ou petites communes?
L'étape suivante pourrait être celle d'une vente avec ordonnance. Est-ce pour cela que Benoît Hamon, ministre de la consommation, appelle à la prudence sur la décision rendue par le Conseil d'Etat?
Plus que l'aménagement du territoire, ce serait alors notre société qui serait déséquilibrée avec une France du numérique pouvant se soigner et une autre France, non équipée ou non lettrée, qui devra faire des kilomètres ou se priver faute d'accès aux soins.
Notre système médical et hospitalier est déjà mal en point. C'est lui qu'il faut soigner. Ne voyons pas le numérique comme la solution à tout, remettons les rapports humains au centre de notre politique et imposons-là à l'Europe.


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